Ted Berrigan
Littérature

Poésie

ISBN : 9782848092065

Les sonnets

Éditeur :

Qu’est-ce qu’un corps ? Qu’est-ce qu’une vie ? Qu’est-ce que le temps ? « Ce qui va arriver est déjà en train d’arriver / Il y a des gens qui préfèrent ‘le monologue intérieur’ / J’aime casser la gueule des gens ». Entre diagramme de l’esprit, sommation du poème, comédie de mœurs et kaléidoscope de la perception hanté par les lois de la succession et de la dissolution, Les Sonnets de Ted Berrigan admettent, renversent et renouvellent les conventions du sonnet shakespearien. Comme lui, ils s’intègrent – à corps parfois défendant – dans le temps : temps du récit et de la prosodie, d’une époque et d’une compagnie, de la naissance et de la mort, « féminin, merveilleux et fort ». Avec Frank O’Hara, John Ashbery et Ron Padgett, entre autres, Ted Berrigan (1934-1983) est associé à « l’école de New York des poètes ». Il s’est décrit, dans un curriculum vitae de 1982 comme étant « modérément vénérable, large, d’apparence traditionnelle. Ressemble à Apollinaire (barbu) ou à un ours déguisé en George Bernard Shaw [...] Formidable, affable, endurant ». Figure centrale du Poetry Project à Saint Mark’s Church in-the-Bowery, dans le East Village, Ted Berrigan a fondé dès 1963 la revue littéraire « C » et la maison d’édition « C » Press. Selon Allen Ginsberg, « Ted Berrigan était un grand homme, tout le monde le dit, grande figure paternelle grand chef de poésie – combinaison de Beat de grand classique et de New York School – grand encouragement pour ses aînés grand Consul pour ses cadets ». Les Sonnets, son premier livre, publié en 1964, est devenu un classique de la poésie américaine, renouvelant la forme du sonnet et inspirant de nouvelles générations de poètes. « Lire Les Sonnets, écrit John Ashbery, c’est sentir ce que sera le futur. » « Le sonnet, tel que le réinvente Berrigan, pour son propre compte, n’est pas le témoin d’une négation avant-gardiste de la forme, d’une destruction de la forme, d’une rupture absolue avec le passé de la forme, dont il ne conserverait, de manière dérisoire, presque que le nom, mais un héritier, certes insolent, et joueur, mais en même temps un descendant inventif et novateur de tous les sonnets de la tradition. » Jacques Roubaud, postface à la présente édition.